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samedi 6 mars 2010

Démontage de l’escalier, reprise de la trémie

Nos prédécesseurs avaient créé un escalier, dans le salon, pour monter dans la chambre principale, aménagée dans un ancien grenier à foin comme en témoigne de nombreuses encoches dans les pierres d’encadrement de la porte d’accès historique (extérieure et condamnée quand nous prenons possession des lieux). Ces encoches servaient à compter les bottes de foins au fur et à mesure que l’on les montait.Cet escalier jure franchement! Il s’agit d’un escalier d’entrée de gamme type Lapeyre, et, sacrilège, quatre poutres en chênes ont été coupées pour ouvrir la trémie. Le pire de tout c’est que seules trois poutres entraient dans l’espace de la trémie et qu’une des quatre aurait donc pu être sauvée.

Nous avons prévu un couloir de desserte au premier coté Ouest, avec un accès par l’ancienne porte du grenier. Bien sur il faudra créer un accès et un escalier là où se trouve l’actuel abri à bois, mais c’est une autre histoire qui fera l’objet d’un prochain article. Cette nouvelle organisation nous permet de ne plus avoir d'escalier dans le salon.

Une fois l’escalier enlevé, nous nous retrouvons avec nos quatre poutres dans le vide, soutenues par une poutre transversale et deux poteaux au milieu de la pièce. Il n’est pas question de garder ça.

On peut observer sur cette photo que la poutre de gauche aurait pu ne pas être coupée puisqu'elle est au niveau du palier. Quel dommage.

Comme nous aurons besoin, pour créer un escalier dans un autre bâtiment d’y installer des poutres plus courtes, nous décidons d’y prélever deux grandes poutres et de les échanger avec les deux poutres du milieu. Nous les transportons avec l’aide du tracteur. Merci.



Je conseille sans hésitation à tout auto-constructeur d’investir dans un minimum de matériel de manutention. Les gains sont énormes et il est assez facile de le revendre en fin de chantier.

Les deux poutres sont donc installées en appui sur les deux murs opposés, comme leur copines du reste de la pièce.

Il suffit maintenant de réaliser deux chevêtres assemblés par tenons mortaises pour pouvoir allonger les deux dernières poutres. Nous avons confié ce travail à Mr Mauduit, charpentier à Archigny qui nous a fait un très beau travail. Voyez plutôt.



Nous avons maintenant une belle pièce à notre disposition:

L'escalier supprimé se trouvait à l'emplacement de l'échelle.

samedi 10 octobre 2009

Préparation du plancher chauffant

Nous avions pensez commencer par le toit, mais la recherche de distributeurs pour les différents matériaux qui nous intéressent prend beaucoup de temps. Il faut dire que nous négocions dur car nous avons en référence les prix pratiqués aux USA qui sont bien inférieurs à ce que l’on nous propose. Un sac de cellulose, coute 8 à 10 dollars pour 10,5 kg, et ce dans un libre service de la grande distribution bricolage (Home Depot ou Lowes), avant de négocier une remise en quantité. Quand on commence par nous annoncer des 1,4 euros HT le Kg nous poussons des cris (nous l’obtiendrons finalement à un meilleur prix…).
Bref, le temps passe, l’hiver approche, et comme il faut bien bosser, nous commençons par ce qui ne nécessite que de l’huile de coude : Le décaissement du salon pour pouvoir y créer un hérisson ventilé sous le plancher chauffant. Heureusement deux voisins et amis Américains nous ont proposés de venir nous donner un coup de main, histoire d’en profiter pour visiter un peu notre beau pays (et les attractions voisines genre fête de la bière), mais aussi pour appréhender les techniques vertes et voir s’il n’y avait pas des idées à rapporter au pays de l’Oncle Sam.
A notre grand désespoir nous découvrons que sous une très fine couche d’argile il y a plus de pierre que de terre. Enlever 40 cm sur 57 m2 nous prendra une éternité…

Enfin nous y sommes arrivés et nous pouvons étaler les cailloux. Trois couches:
- du 40/60 en dessous mélangé à des cailloux enlevés lors du décaissement (que nous avions inutilement, sans réfléchir, déplacés sur un tas de gravas distant de 100m ou plus....),
- du 20/40 pour égaliser. Cette couche a été vibrée pour stabiliser l'ensemble, mais pas trop, il ne s'agit pas d'empêcher l'air de circuler ...
- enfin une fine couche de 0/20 avant de pouvoir poser les 60 mm de liège.

Sous ces cailloux passent le tuyau d'évacuation des eaux vannes (et oui, tout le monde n'est pas encore convaincu concernant les toilettes sèches), les réseaux électriques, les tuyaux d'eau (16 mm pour les arrivées, 12 mm pour la boucle eau chaude et l'alimentation eau de pluie pour les toilettes, tuyaux eau chaudes isolés bien sur).

Cette stratégie nous économise la dalle chaux/chanvre classique pour ce type de rénovation. Nous avons longuement pesé le pour et le contre pour finalement conclure que sous les routes il n'y avait que des cailloux, l'enrobé bitume faisant office de chape de finition, et pourtant cela résiste à des semis..., alors un salon avec 2 canapés et une armoire ! Nos 30 cm de cailloux devraient suffire. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous hésitons encore à ajouter une deuxième couche croisée de liège (20 mm) pour avoir 80 mm au total. Lambda de notre liège 0,042, soit un R de 1,43 avec 60 mm et 1,9 avec 80 mm. Impossible de connaitre le R du hérisson de 30cm...


Réflexions préliminaires


La maison nécessite une réfection de fond en combles. Heureusement très peu de ciment à été utilisé dans ce que les propriétaires précédents avaient « restauré ».



Notre objectif est de consommer le minimum d’énergie classique (les propriétaires précédant en installé en 2006 une chaudière haut de gamme au fuel), nous allons donc forcer sur l’isolation (certains parlent de sur-isolation, nous aurions plutôt tendance à considérer que même la RT2012 c’est de la sous isolation…), soigner l’étanchéité à l’air et utiliser une VMC double flux et vraisemblablement un puit canadien, privilégier les planchers et murs chauffants aux radiateurs classiques pour pouvoir fonctionner avec des températures plus basses et donc utiliser une chaudière solaire. Étant à la campagne avec un approvisionnement facile en bois nous allons aussi utiliser une cuisinière bouilleur pour, en plus mijoter des bourguignons de grand-mère, chauffer le ballon tampon au cas ou le soleil jouerai à cache cache. Le chaudière fuel sera alors, sans aucun doute, surdimensionnée et ne devrait servir qu’en dernier ressort.



Nous décidons de mettre la priorité sur le toit, qui n’est pas trop mauvais, mais absolument pas isolé. Nous allons donc le déposer pour ne garder que la charpente et installer une isolation avec un objectif de R=9 ou plus.



Dans un second temps nous changerons toutes les fenêtres avec des huisseries à haute performance. Nous nous sommes procuré un catalogue Allemand et constatons que les fenêtres standards ont un Uw inférieur à 1,2 là bas, et que la haute performance et de 0,8. Vraisemblablement nous iront en chercher une bonne partie à Frankfurt : Avec tous nos travaux nous auront de toute façon fait le plein des crédits d’impôts d’une part, et d’aute part, cela nous permettra de rendre visite à la maman d’Olivier qui y réside.



Le sol de la moitié de la maison est constitué de tomettes (mal) posées directement sur un sol argileux. Nous allons donc le décaisser pour créer un hérisson ventilé et un plancher chauffant.



Un peu plus tard, nous isolerons le pignon Nord, par l’extérieur, tant pis pour les pierres apparentes … Concernant le mur Ouest, nous envisageons de faire une entrée en construisant un mur en paille pour fermer un auvent existant.



Cela nous permettra de faire un escalier « extérieur » (intérieur une fois l’auvent muré) pour enlever l’horrible escalier qui se trouve actuellement dans le salon, mais aussi d’isoler le mur Ouest sur plus de la moitié de sa longueur. Naturellement nous envisageons de construire ce mur en paille. Le reste du mur sera isolé par l’extérieur dans la continuation du pignon Nord, et vraisemblablement par l’intérieur pour le reliquat (environ 5 m).



Reste le problème du mur Est, qui se trouve être une jolie façade, avec des belles pierres d’encadrement. Pas question de l’isoler par l’extérieur… Pour l’instant nous envisageons soit un enduit chaux-chanvre pour éviter l’effet parois froide, mais aussi de créer un mur chauffant (du coté de la moitié de la maison où l’installation d’un plancher chauffant nécessiterait de casser une dalle béton hourdis existante au-dessus de la cave. Qu’elle horreur, mais totalement hors budget…



Bien sur, vous l’aurez compris, nous souhaitons privilégier au maximum les matériaux naturels. Reste la question de l’architecte :


- Nous ne touchons pratiquement pas à l’extérieur, sauf pour murer l’auvent existant, nous devrions donc pouvoir passer avec une autorisation de travaux.


- Nous nous intéressons à la construction écologique depuis plusieurs années et possédons une bibliothèque bien remplie sur le sujet.


- Nous avons l’expérience de la rénovation de 3 maisons (dont une à ossature bois aux USA).


- Les honoraires demandés par le seul architecte « vert » que nous ayons trouvé sont supérieurs au coût total :

* de la fourniture des 4800 kg de ouate de cellulose prévus pour isoler les rampants,

* des 57 m2 de panneaux liège en 60 mm du plancher chauffant du RdC,

* des panneaux fermacell pour les 57 m2 de dalle sèche du 1er, des cloisons fermacell,

* de 3 palettes de chaux et d’autres accessoires (pare vapeur, pare pluie, scotch, voliges, chevrons, etc…)


- Nous souhaitons faire le maximum de travaux nous même, il n’y aura donc très peu d’appel d’offre artisans et encore moins de coordination de chantier


Nous décidons donc de nous passer des services d’un architecte.





jeudi 24 septembre 2009

Le projet


Initialement nous souhaitions construire une maison passive. Fort de trois expériences de restauration dont deux sur des bâtis anciens, il était temps de nous essayer à un projet en neuf. Toutefois nous avions une contrainte importante: trouver un grand terrain isolé.

Comme il est impossible en France d'obtenir un permis de construire en dehors d'un lotissement, nous cherchions un terrain avec une construction existante, mais en mauvais état (pour limiter le budget), avec l'idée de la détruire et reconstruire avec une surface équivalente. Nous esperions aussi qu'il y ait quelques bâtiments agricoles. La barre était haute.

Un an de recherches sans trouver le terrain idéal... Puis un jour nous visitons un super terrain, vallonné, grand, isolé, pratiquement plein Sud, plusieurs sources, une petite rivière. Le hic ? Détruire la maison existante serait aberrant car le gros œuvre est en bon état, et que la façade est plutôt jolie. De plus sa valeur dans le prix demandé est importante....

Du coup, exit la construction neuve, et bienvenue une rénovation (encore) avec pour objectif de transformer une maison consommant vraisemblablement 400kW/m2 en maison à moins de 50 kW/m2.


Nous nous donnons deux ans pour y arriver... d'autant plus que le terrain est resté à l'abandon depuis plusieurs années et le travail de débroussaillage est colossal.